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La violence psychologique

lun. 10 Mai 2021

Court extrait du livre « L’emprise affective » de Saverio Tomasella « Psychanalyste et Ecrivain français« 

« Si certains systèmes d’emprise sont rapidement visibles en prêtant une attention qui va au-delà des apparences, d’autres plus insidieux et plus complexes requièrent de beaucoup de persévérance, de cohérence et d’intuition pour les repérer. Les sources de telle ou telle forme sont nombreuses, elles concernent les préjugés, le monde et l’humain selon des idées bien conçues où la spécificité de chaque individu est ici battue en brèche voire occultée ou niée.


On note toutefois une communication paradoxale qui juxtapose des exigences incompatibles entre elle.


A la domination et la manipulation qui tissent les relations d’emprise, s’ajoutent les nombreuses formes de complicité, actives ou passives, conscientes ou non, qui ne manquent pas de favoriser ou de faciliter ces relations néfastes.


Il est impossible de réduire l’autre à un pur fantasme « à une pure idée irréelle… » à moins de le haïr.


Que la haine soit explosive, latente ou manifeste, elle induit un certain type de rapport à autrui, l’autre est utilisé selon son bon vouloir « le priver de sa spécificité d’être singulier et unique« . Cette situation est accompagnée de déconsidération et de mépris mais également de malveillance, malhonnêteté, mensonges qui sont les signes de nombreux dénis de la réalité… ».

Extrait de « L’emprise affective » de Saverio Tomasella


S’approprier le territoire de l’autre…

La violence psychologique réalisée par un individu est une pratique constante de destruction insidieuse envers autrui « lente et sournoise » qui implique un rapport de pouvoir, d’exploitation et de désamour. Elle est dangereuse parce qu’elle est tellement infiltrée dans les relations qu’il est parfois difficile de l’identifier.

Elle s’appuie sur différents mécanismes de fonctionnement « domination-manipulation-soumission-emprise« . 

C’est une violence toxique aux conséquences dramatiques, où l’un qui ne respecte pas les règles de réciprocité tentera de modeler l’autre afin qu’il soit conforme à ses besoins « contrôle émotionnel intense et donc rupture dans l’ordre des apparences » le rendant étranger à lui-même, niant totalement sa personne, ses valeurs pour le ramener au statut d’objet totalement assimilable.

Cet assujettissement permet d’éviter d’entrer en relation avec cet Autre dont la différence terrifie. La question du bien ou du mal chez une personnalité qui revendique sa toute puissance n’existe pas, il s’agit de survie car ce personnage manque de modestie. Afin d’outrepasser ses droits et pour agir comme il l’entend, l’individu narcissique n’hésitera pas à solliciter la complémentarité « cour d’admirateurs« .

La personne choisie dépossédée de toutes ses facultés « prisonnière d’un état de dépendance voire d’impuissance » sert de faire valoir ou d’instrument pour assurer des désirs à des fins narcissiques « abus de pouvoir-domination-humiliation-mépris-jalousie-isolement et pour finir rejet« .

Pour déjouer ce mécanisme « ambigü » en cerner les contours, renoncer à ses illusions, analyser ses expériences, il faut pouvoir se rendre à l’évidence « ne pas avoir été accepté en tant que sujet mais avoir été exploité en tant qu’objet« .



Communiquer est un tout…

 Tout attachement qui se vit au travers d’une relation non conventionnelle « porte visible de l’iceberg de la répétition » s’accompagne d’angoisses intenses, de pensées parasites, d’affaiblissement et d’illusion. Un climat emmêlé de projection, d’accusation voire parfois de destruction. Se lier et s’attacher à autrui dans une dynamique où la perte de soi « ne pas prendre conscience de ce processus psychique de destruction intérieure » la médisance, le mensonge, l’isolement oeuvrent en permanence, c’est accepter l’idée « inconsciemment » du fondement de l’attachement « modèle faussé » qui s’impose dans un climat de rivalité et qui ne cesse de se répéter.

La reconnaissance d’une souffrance, tant sur son contenu que sur sa forme redonne espoir car les émotions qui l’accompagne demandent à être exprimées.

Sur le chemin de la compréhension,  évoquer suppose une écoute.

Cette démarche permet de réorganiser différemment nos comportements et de découvrir sous un éclairage différent la puissance de ces noeuds « intérieurs » qui dirigent notre vie et constituent le pilier fondamental de ces dites relations néfastes voire toxiques.

Lorsque le sentiment de sa propre valeur s’enracine dans l’authenticité des EMOTIONS que l’on éprouve et que l’on a su préserver, le bonheur ne peut que respirer.

« Et c’est parfois dans un regard, dans un  sourire, que sont cachés les mots qu’on n’a jamais su dire… »

Yves Duteil